Santé et sécurité au travail
Quand la qualité de l’air intérieur fait défaut au bureau…
12 avril 2021
Allergies, céphalées, fatigue, troubles respiratoires, irritations cutanées ou sécheresse oculaire, ce sont les différents symptômes que peuvent ressentir les occupants d’un bureau. On parle alors de « syndrome du bâtiment malsain » (SBM), notion définie dans les années 1970 comme étant une affection collective associée à un lieu construit. La recherche de la cause de ces troubles trouve souvent une réponse dans la qualité de l’air intérieur des locaux. En effet, le manque de ventilation et l’omniprésence de trop nombreux polluants inodores parfois difficiles à détecter sont souvent à l’origine du mal être de ces salariés. Comment agir pour remédier à ces maux ? Quelles sont les solutions possibles ? Contrôler, intervenir et prévenir, voilà les trois moyens d’action !
Phase 1 : contrôler périodiquement
Le code du travail impose le renouvellement de l’air dans les locaux fermés où travaille le personnel salarié. Il s’agit de maintenir un état de pureté de l’atmosphère propre à préserver leur santé, à éviter des températures trop élevées, des odeurs désagréables et la condensation (article R.4222-1 du code du travail). L’article R.4222-20 précise qu’il est de la responsabilité de l’employeur de maintenir l’ensemble des installations en bon état de fonctionnement et d’en assurer un contrôle régulier. De fait, la réglementation impose des contrôles périodiques de la ventilation. L’arrêté du 8 octobre 1987 relatif au contrôle périodique des installations d’aération et d’assainissement des locaux de travail vient préciser les contrôles qui sont à réaliser annuellement(1) :
- Contrôle du débit global minimal d’air neuf de l’installation ;
- Examen de l’état des éléments de l’installation (système d’introduction et d’extraction, gaines, ventilateurs) et plus particulièrement de la présence et de la conformité des filtres de rechange par rapport à la fourniture initiale (caractéristique, classe d’efficacité), de leurs dimensions, de la perte de charge ;
- Examen de l’état des systèmes de traitement de l’air (humidificateurs, batteries d’échangeurs) ;
- Contrôle des pressions statiques ou des vitesses d’air aux points caractéristiques de l’installation.
Le contrôle périodique annuel est donc déjà relativement complet mais peut se révéler insuffisant dans la mesure où les sources de pollution de l’air sont multiples. De plus, un système en panne ou défaillant pendant quelques jours ou quelques semaines peut très vite entrainer des pathologies chez les occupants des locaux.
Phase 2 : intervenir pour faire cesser le trouble
Il n’est pas rare que malgré les contrôles périodiques qui visent à vérifier les débits d’air, et le fonctionnement général d’un système de ventilation, des salariés d’un même lieu de travail se plaignent de divers symptômes : céphalées, irritations cutanées ou oculaires, toux. Un système de ventilation mal entretenu, qu’il soit lié ou non à une climatisation, peut générer plus de nuisances qu’il n’apporte de confort. Il transporte des poussières, des bactéries, des moisissures et des substances allergènes lorsque les filtres et les dispositifs de ventilation ne sont pas correctement entretenus.
Entre deux contrôles, il est donc possible pour l’employeur de devoir faire face à une recrudescence de plaintes des salariés concernant la ventilation. En cas de troubles manifestes, il est alors nécessaire de faire appel à des spécialistes pour trouver les origines de ces derniers afin d’y remédier.
Comment se déroule cette mission ?
Le spécialiste se rend sur place pour effectuer des recherches de polluants d’intérêts sanitaires. Il peut s’agir de dioxyde de carbone, de particules fines, de formaldéhyde ou encore d’aérobiocontaminants comme la flore totale, les moisissures ou les levures. Des relevés de température et d’hygrométrie complètent ce diagnostic.
Ce diagnostic se déroule selon différentes méthodes propres à chaque polluant recherché. L’intervenant peut utiliser :
- Des analyseurs pour la recherche du monoxyde et du dioxyde de carbone, de la température et de l’hygrométrie ;
- Des prélèvements par impaction directe pour analyse ultérieure en laboratoire, pour les aérobiocontaminants ;
- Des prélèvements par échantillonneurs passifs pour le formaldéhyde ;
- Des prélèvements par impaction (méthode gravimétrique) pour les particules fines.
Ces prélèvements et relevés peuvent se faire sur plusieurs jours consécutifs ou à intervalles réguliers afin d’avoir une vision précise de la qualité sanitaire de l’air intérieur dans lequel évoluent les salariés quotidiennement.
Le spécialiste étudie les données ainsi récoltées en faisant appel à un laboratoire le cas échéant, et sur la base des valeurs relevées, il interprète ces résultats pour les restituer au client. Il identifie également les sources potentielles de nuisances en cas de dépassement afin de permettre à l’employeur d’agir concrètement pour mettre fin aux troubles de santé occasionnés aux salariés.
Phase 3 : prévenir pour éviter les troubles
Les sources de pollution de l’air intérieur sont multiples dans les bureaux. Il y a d’abord l’environnement extérieur : la pollution atmosphérique due à la circulation automobile ou à une activité industrielle lorsque les bureaux sont situés à proximité d’une zone à forte concentration d’usines ou d’activités polluantes, ce qui est souvent le cas dans les grandes agglomérations et leurs périphéries. Sans oublier qu’un bâtiment vit, évolue et vieillit. Même s’il répondait aux normes constructives et environnementales au moment de sa construction, il peut se dégrader et devenir perméable à certaines particules.
Ses installations, ses équipements et son système de ventilation peuvent devenir moins performants au vu des évolutions techniques et des changements environnementaux. Enfin, les matériaux de construction, d’aménagement et de décoration sont également des sources non négligeables de pollution de l’air. Ils peuvent en effet émettre des COV (Composés Organiques Volatils) et des aldéhydes (le plus connu étant le formaldéhyde).
Afin de rendre l’air ambiant des lieux de travail sain, il existe des solutions. Il est possible d’agir en amont dans le choix du mobilier et des matériaux de construction utilisés. Depuis le 1er septembre 2013, l’étiquetage des produits de construction et de décoration destinés à un usage intérieur (revêtements de murs, sols et plafonds, peintures, cloisons, colles, jointures, mastic…) émettant des COV, est obligatoire. Il est donc possible de les sélectionner en fonction de leurs propriétés émissives, allant de A + (produits très faiblement émissifs) à C (fortes émissions).
Des systèmes de prévention visant à avertir les occupants des locaux d’une dégradation de la qualité de l’air peuvent également être mis en place telles que des mesures en continu pour s’assurer que les seuils réglementaires ne sont pas dépassés ou encore des alertes en cas de dépassement des seuils pour certaines substances spécifiques. Ce sont autant de possibilités d’action qui peuvent aider à prévenir tout risque de dégradation préjudiciable de la qualité de l’air intérieur.
L’objectif final de l’ensemble de ces mesures, qu’elles soient réalisées dans le cadre d’un contrôle périodique prévu réglementairement, curatives pour mettre fin à un épisode symptomatique ou préventives pour anticiper toute situation inconfortable, réside dans la protection maximale et optimale de la santé des salariés qui travaillent dans ces locaux. Quelle que soit la situation, mieux vaut ne pas attendre que la situation ne se dégrade.
Si vous souhaitez agir en ce sens et avez besoin d’un conseil ou d’un œil expert, nos spécialistes en aération et assainissement sauront vous accompagner pour garantir à vos salariés ou vos usagers un espace conforme et confortable en ce qui concerne la qualité sanitaire d’air intérieur.
(1) : Article 3 de l’arrêté du 8 octobre 1987 relatif au contrôle périodique des installations d’aération et d’assainissement des locaux de travail.