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Changement climatique : le nouveau Plan National en consultation
12 décembre 2024
La France fait face ces dernières années à une accélération d’évènements climatiques comme les inondations, la sécheresse des sols ou encore les canicules, souvent décrits comme étant « catastrophiques » tant les conséquences pour l’homme et les biens sont importantes. Il est évident que le changement climatique impacte déjà notre quotidien, notre environnement et nos manières de vivre. Il nous faut apprendre à gérer ces situations tout comme il est impératif d’anticiper celles à venir.
C’est dans ce contexte que le 3e plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) a été officiellement présenté le 25 octobre 2024, par le Premier ministre Michel BARNIER et Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques et mis en consultation publique jusqu’au 27 décembre 2024.
Ce document poursuit des objectifs très clairs : d’une part, planifier les actions à mener d’ici 2030 pour s’adapter progressivement au réchauffement climatique attendu d’ici 2100 et d’autre part, mettre en œuvre des mesures concrètes qui ciblent les populations et les territoires les plus à risques, en veillant à ne pas accroître ou créer d’inégalités.
Structuré autour de cinq axes principaux, il décline 51 mesures visant à protéger la population, assurer la résilience des territoires, adapter les activités humaines, protéger le patrimoine naturel et culturel, et mobiliser les forces vives de la nation. Certaines de ces dispositions pourraient également impacter le monde du bâtiment et de la construction.
Bref aperçu des mesures annoncées dans les cinq axes
L’axe 1 vise à protéger la population face aux risques climatiques. Il prévoit le renforcement du fonds Barnier pour mieux prévenir les risques naturels, la modernisation du système d’assurance afin d’assurer une couverture abordable face à ces risques, ainsi que l’adaptation des logements et des conditions de travail aux fortes chaleurs. Une attention particulière est accordée à la protection des populations vulnérables, notamment les personnes en situation de précarité et les détenus, contre les effets des vagues de chaleur.
L’axe 2 a pour objectif de renforcer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels face au changement climatique. Il inclut l’intégration de la trajectoire de réchauffement dans les documents de planification publique, le lancement de la « Mission Adaptation » pour soutenir les collectivités dans leurs efforts d’adaptation, ainsi que l’adaptation des infrastructures de transport, des réseaux énergétiques et des services de communication. La préservation de la ressource en eau est également priorisée avec un renforcement du Plan Eau pour une gestion durable et résiliente.
L’axe 3 s’attèle à adapter les activités humaines aux impacts du changement climatique. Il impose aux grandes entreprises de réaliser des études de vulnérabilité et de définir des plans d’adaptation. Un soutien est accordé aux secteurs économiques les plus vulnérables, comme l’agriculture, la pêche, l’aquaculture et le tourisme. Des initiatives de formation et de développement des connaissances sont mises en place pour anticiper les effets climatiques sur l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, tout en accompagnant les exploitations agricoles vers des modèles plus résilients et bas carbone.
L’axe 4 vise à protéger le patrimoine naturel et culturel face au changement climatique. Il prévoit l’identification des habitats et espèces vulnérables, avec des actions de restauration et de protection adaptées. Un plan d’adaptation pour les sites culturels et patrimoniaux majeurs est également lancé, afin de les préserver et de sensibiliser le public aux effets du changement climatique.
L’axe 5 ambitionne de mobiliser l’ensemble de la Nation pour faire face au changement climatique. Il comprend l’utilisation de la commande publique pour soutenir des solutions d’adaptation, le renforcement de la recherche et des connaissances scientifiques, ainsi que la formation des agents publics aux enjeux climatiques. Une communication pédagogique adaptée sera déployée, avec la création d’une semaine annuelle dédiée à la sensibilisation et à la mobilisation pour l’adaptation.
Des mesures impactantes pour le bâtiment
Le PNACC-3 prévoit des mesures visant à rendre les bâtiments plus résilients face aux effets du changement climatique, notamment les vagues de chaleur, et à intégrer les projections climatiques dans les nouvelles constructions et rénovations, telles que :
- Adapter les logements au risque de forte chaleur en intégrant le confort d’été dans les rénovations énergétiques et en vérifiant le confort thermique des logements neufs soumis à la RE2020.
- Déployer à grande échelle les technologies de froid renouvelable par la promotion de réseaux de froid renouvelable pour les bâtiments et le matériel roulant.
- Intégrer les enjeux d’adaptation au changement climatique dans l’ensemble des rénovations du parc immobilier de l’Etat en adaptant ces bâtiments aux vagues de chaleur et intégrant les projections climatiques dans les nouvelles constructions.
- Renaturer les villes pour améliorer leur résilience face au changement climatique en désimperméabilisant les espaces urbains pour limiter les ruissellements et les îlots de chaleur.
- Protéger les populations précaires des fortes chaleurs en rénovant des résidences sociales et centres d’hébergement pour améliorer le confort d’été.
- Assurer la continuité de l’enseignement scolaire et de l’accueil des jeunes enfants face au réchauffement climatique en adaptant les écoles et crèches aux fortes chaleurs et aux autres risques climatiques.
- Intégrer les enjeux de l’adaptation au changement climatique dans toutes les normes techniques par la mise à jour des référentiels et des réglementations techniques en tenant compte du climat futur.
- Evaluer les actions d’adaptation mises en œuvre par les entreprises. Le PNACC-3 prévoit la publication d’un guide méthodologique à l’attention des porteurs de projet et des bureaux d’études pour contribuer au volet « adaptation au changement climatique » de l’évaluation environnementale, et d’un autre guide sur le même modèle pour les plans/programmes.
Le document souligne l’importance de la concertation nationale et de l’engagement de tous les acteurs, y compris les collectivités locales, les entreprises et la société civile, pour réussir l’adaptation au changement climatique. Il met également en avant la nécessité de réviser régulièrement le plan en fonction des nouvelles connaissances scientifiques et des évolutions climatiques.
Dans la mesure où ce document est mis en consultation, il est encore susceptible d’évoluer. Il faudra patienter et attendre le début de l’année prochaine pour en connaître les derniers ajustements.
Si vous souhaitez contribuer au PNACC-3, vous pouvez vous rendre sur la page officielle de la consultation publique.